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2/22/2016

"A Moy Que Chault", l'enfant caché de Xavier Eman

Club roger nimier



Il n'a pas la tête de l'emploi, quelques poils gaulois sous un nez épais, le cheveu haut sur le front et le regard indolent. Plus anti-héros moderne que zentropiste italien bodybuildé et sur-tatoué de roses rouges, Xavier Eman, un nom plus qu'un visage, identifié succinctement comme "journaliste indépendant", rédige des piges pour les sites non conventionnels : Boulevard Voltaire, Novopress, la Dissidence ou écrit des articles pour la revue Présent ou Livr’Arbitre. Ajoutons les multi-re-post du blog-aspirateur-régurgiteur Zentropa.info et ses remoras ; et voilà toute l'empreinte médiatique de ce discret rédacteur. Mais qu'importe ! la plume est affûtée et vive au service d'un angle d'attaque original.
Nous avons découvert Xavier Eman par son blog « A Moy Que Chault », son enfant caché depuis octobre 2014, où il appelle de ses vœux : « une aube immense et rouge ». Projet qu"il affiche au fronton de son blog en y plantant une affiche subversive (ou pas), comme un nœud à son mouchoir. Au fil des billets on le découvre grincant contre les petits cons coincés entre leur fausse morale chrétienne et leurs vraies aspirations bourgeoises. Il dénonce avec verve les élans virils, les affirmations sanguinaires, les extrémités rigoureuses qui finissent par s’étioler dans la bibliothèque-salon-bureau de papa ou sortir prématurément entre les seins d'une putain algérienne (les palestiniennes antifas étant plus rares) en écoutant les premières notes du Mutter de Ramstein.
Il est bien Xavier, sur son blog. On se sent entre potes à discuter sans se mentir de valeurs, de famille et de civilisation. On suit le fil des états d’âmes du sombre François et les dialogues eroticos-comicos-réactionnaires d’Elle et de Lui. On y parle d’aujourd’hui, d’Ikéa, de l’oncle Gérard qui aime caresser les cuisses pré-pubères au bord de la piscine familiale, de Jeannot (25 ans de SNCF dont 10 de détachement syndical), du bruitage de la politique moderne, de l’IPhone 6, du boulot de merde, du vice des zad-fascistes-antifas, de la tromperie des faf-camarades-hipsters, des filles vulgaires qui s’appellent Enguerrand ou Marie-Adeline, des Pegidas, des muzz, des noirs, des Podemos, des tout-ça-c’est-la-même-choses, des emmerdeurs, des « qu’ils se les carrent profondément dans le cul » dans une époque où c’est à la mode. On se souvient également des vieilles pierres, des origines provinciales de la famille… on n’affirme pas « avant c’était mieux » ou « je te l'avais bien dit ».
Et puis, il y a le refrain « la, la, la, », lo spirito di Roma, les affiches de conférences, il cite Lamartine, Farida Belghoul, Hervé Juvin ou Guy Debord, fait de la réclame pour l’absinthe, le train de nuit Paris-Rome, demande à ses lecteurs d’écrire des lettres à des potes logés Casa Circondariale di Viterbo.
A moy que chault est un des blogs que nous visitons régulièrement car il est le seul à réussir cet exercice périlleux de parler sans prétention, sans bouche en cul de poule, sans morgue postillonnante ou effets de manche, de la joie de servir, du courage des vieux cons, de la croyance en la jeunesse, du oï oï oï, « d’un petit pays, un petit bout de terrain qui ne ressemblera pas à grand-chose, fait de littérature, d'amitié, de souvenirs, de chants, de rêves, de délires, de douleurs et d'enivrement ».
RNHC

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